119e goutte : Chirat Ayam, remercier Hachem dans l’obscurité
BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
15.04.25 ‐ 17 Nissan 5784 (119ème GOUTTE) – PESSAH
Chirat Ayam, remercier Hachem dans l’obscurité
Le Rav Goel ELKRIEF Chlita rapportait lors de la veillée de Chevii Chel Pessah, la question des commentateurs. Il est marqué que tout celui qui dit la Chira Ayam tous les jours, on lui pardonne toutes ses fautes. Comment se fait-il que ce n’est dit que pour la Chirat Ayam (Az Yashir Moshé) et pas pour la Chira de Devora par exemple ?
Quand San’hériv qui était un des plus puissants au monde a attaqué le Am ISRAEL, il était à la tête d’une armée de millions de soldats. Face à lui une poignée d’hommes qui d’après les lois de la nature étaient perdus. Sanhériv avait déjà conquis une bonne partie du globe, les Bné Israël étaient sur le point de disparaître, has veshalom, ils ont procédé au seder de Pessah’, qu’ils pensaient être leur dernier. Nos sages rapportent que lorsque les Bné Israël récitent la Haggada sur terre, l’assemblée Céleste la récite dans les sphères célestes. C’est alors qu’Hachem a débouché les oreilles des soldats de Sanhériv qui sont tous tombés raides morts. Le miracle s’est produit, et le lendemain matin Vatachir Dvora, DVora et Am Israël ont chanté. Pourquoi cette Chira n’efface pas les fautes du peuple juif ? Quelle différence y a-t-il entre cette dernière et celle récitée par les Bné Israël lors de la traversée de la mer au sortir d’Egypte ?
La réponse est que lorsque les Bné Israël ont chanté Az Yahir Moshé, ils étaient encore dans l’incertitude la plus totale. Sortis d’Egypte, mais dans quel but ? D’ailleurs, le Midrash rapporte qu’il y avait 4 groupes. Un qui a voulu se suicider, un prendre les armes face aux égyptiens, un retourner en Egypte, et un suivre la voie D’Hachem et de Moshé. Qu’allaient-ils devenir dans ce désert ? Comment allaient ils se nourrir, se vêtir, résister à la chaleur à se loger… ? Et malgré tout au paroxysme de toutes ces incertitudes, ils ont entonné de tout cœur et avec une Emouna hors du commun Az Yashir Moshé.
Le Rav relevait que c’est la différence. Dire une Chira lorsque l’ennemi est écrasé devant nous, et que la voie est libre, et le fleuve long et tranquille n’est pas admirable, ce qui est admirable est d’être capable de remercier Hachem des profondeurs de l’abime, lorsqu’on ne sait pas ce qui va advenir de notre sort.
C’est pourquoi celui qui dit la Chirat Ayam chaque jour, voit toutes ses fautes pardonnées. Nous apprenons d’ici combien nous devons dans les moments troubles nous souvenir de la phrase de David Amelekh, « Min ametsar Karati Ya, Anéni Bamerkhav Ya ». « De l’étroitesse et de l’abime j’ai appelé Hachem, Il m’a répondu dans la largesse ». Bien souvent, de l’obscurité va jaillir la lumière, de l’amertume la douceur. A l’instar du Shofar qui est étroit au départ et large par la suite, nous devons nous convaincre que nos épreuves peuvent lui ressembler, même si on ne voit pas d’issue, on doit ressentir profondément qu’Hachem peut tout et nous sortir d’affaire en un instant sans jamais perdre espoir.